Comment calculer son empreinte carbone au Canada ?

Le gouvernement du Canada s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi consentir à diminuer son empreinte Carbone. Mais, l’empreinte Carbone ou l’empreinte écologique qu’est-ce que c’est ? Cette expression répandue est, de nos jours, une notion importante qui permet de comprendre les enjeux pour préserver notre planète.

Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

L’empreinte écologique ou carbone est, par définition, un indicateur qui permet de connaitre l’impact des activités humaines, ainsi que de la pression exercée par l’homme sur les ressources des écosystèmes de notre planète.

C’est un outil mesurant la surface de terre, exprimée en hectare par an (ha/an), nécessaire pour subvenir à nos besoins de ressources, à nos activités et à notre production de déchets.

L’empreinte écologique peut être appliquée à une personne, à un pays, à une entreprise ou plus globalement à la planète entière.

À l’échelle d’un pays, l’empreinte Carbone, par convention, comprend :

  • Les émissions directes de gaz à effet de serre (GES) des ménages qui est liées surtout à la combustion des énergies fossiles (chauffage, carburant des transports).
  • Les émissions de GES* liées à la production de biens et de services (sans tenir compte des exportations).
  • Les émissions de GES* issues des biens et des services importés, pour les entreprises ou pour l’usage final des ménages.

Donc l’empreinte écologique est définie en partie par la quantité de déchets produits et c’est ce volume qui va déterminer la quantité de CO 2 émise par personne, pays, une entreprise…

*Les GES sont entre autres le dioxyde de carbone (CO2 ), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), les CFC, les gaz fluorés…

Bon à savoir

Exemple : pour les Québécois les émissions de GES sont réparties comme suit :

o 38 % pour le transport (personnel et en commun).

o 50 %, pour la consommation (production industrielle, alimentation, commerce et transport commercial).

o 12 % pour le bâtiment (construction, chauffage, climatisation et électricité).

Comment calculer son empreinte carbone ?

Pour calculer l’empreinte carbone, la formule est simple :

Quantité consommée x facteur d’émission = émissions de CO2 .

On doit donc connaitre ce que nous émettons et ce que nous consommons, annuellement, lors de nos activités quotidiennes :

  • Les distances parcourues avec les divers moyens de transport (automobiles, autobus, avions, train, tramway, vélo…).
  • La consommation d’énergie d’un foyer en fonction du nombre d’habitants et de la surface (chauffage)
  • La consommation d’aliments (quantité de viande rouge consommée)
  • La production de nos déchets produits, la quantité qui est compostée et recyclée sur la quantité totale produite.

Ce calcul va donner un bilan carbone, qui va être exprimé en poids (en kilogramme ou tonne) de nos émissions de CO2 .

On sait que 55 % de l’empreinte écologique globale est déterminée par l’empreinte carbone, d’où l’importance de ce calcul pour constater l’impact d’activités banales et quotidiennes sur l’écologie de la planète.

On va donc compter les émissions produites sur une surface donnée afin de chiffrer la surface de terre nécessaire à l’absorption du CO 2 émis par la présence humaine et ainsi savoir la capacité de régénération de la planète pour assurer l’activité humaine.

Ce calcul va permettre de savoir si on est en « dépassement écologique » ou non.

Quelle est l’empreinte carbone d’un avion ?

Un avion va émettre lors d’un trajet moyen (2500 km) avec 125 passagers 0,269 tonne de CO2.

Ce chiffre est à relativiser en fonction des kilomètres parcourus et du nombre de passagers transportés.

Bon à savoir

Exemples :

Pour un trajet de 1500 km
o De 0 à 50 passagers : 0,906 tonne de CO2
o De 180 à 250 passagers : 0,216 tonne de CO2

Pour un trajet de 2500 km
o De 0 à 50 passagers : 1,2 tonne de CO2
o De 180 à 250 passagers : 0,209 tonne de CO2

Pour un trajet de 4500 km
o De 100 à 180 passagers : 0,286 tonne de CO2
o Pus de 250 passagers : 0,223 tonne de CO2

On sait que l’empreinte carbone des transports, en générale, est de 29 % des émissions globales de CO2 , celle des avions représente 3 % de ces 29 % contre plus de la moitié pour les voitures et 45 % sont produits par les utilitaires et les camions.

La part des transports aériens d’émission de CO 2 est donc plus faible que celle des transports routiers. Cependant, si on calcule sur un même nombre de trajets, l’avion reste beaucoup plus polluant que le transport terrestre.

Sur un kilomètre, l’avion va émettre 480 g de CO2 alors qu’une voiture va émettre 259 g de CO2 , donc l’avion est plus polluant.

Toutefois, le nombre de trajets effectués par le transport terrestre, utilisant des combustibles fossiles, est bien supérieur à celui du transport aérien. Donc, le transport terrestre a un impact global plus important sur la planète.

Quelle est l’empreinte carbone d’une voiture électrique ?

Une voiture électrique globalement génère moins d’émission de CO 2 qu’une voiture thermique de même taille soit environ 0,104 kg de CO 2 par kilomètre parcouru, cela représente 60 % de moins qu’un véhicule de même gabarie thermique essence.

Il est à noter que les véhicules électriques polluent de façon différente des voitures diesel ou essence. 75 % de leur empreinte écologique se fait au cours de leur fabrication.

Les voitures fonctionnent sur des batteries en lithium. L’extraction de ce métal demande une consommation énergétique importante et va libérer de grandes quantités de CO2 .

Cependant lors de sa phase d’utilisation, cette empreinte carbone va être compensée, car une citadine électrique pollue 60 % de moins qu’une essence. En moyenne, elle pollue à hauteur de 0,259 kg de CO2 par kilomètre, contre 0,251 kg de CO 2 par kilomètre pour un véhicule diesel, ce qui correspond à 20 % de moins qu’une citadine essence.

Que faire pour réduire son empreinte carbone ?

Pour réduire son empreinte carbone, il faut prendre des mesures déterminantes sur ses activités quotidiennes comme :

  • Acheter et consommer des aliments et des produits locaux.
  • Favorisez les moyens de transport durable
  • Réduisez son utilisation d’eau potable
  • Produire moins de déchets
  • Diminuer sa consommation d’énergie
  • Limitez sa consommation de viande
  • Recyclez et réutilisez les produits et biens de manière responsable

De nombres d’activités « banales » et quotidiennes, ont un fort impact sur notre empreinte carbone, tel que conduire sa voiture, chauffer sa résidence, ces activités vont directement ou indirectement produire des gaz à effet de serre.

Il en est de même pour les activités industrielles, l’exploitation et le transport des ressources et des marchandises, toutes ces activités contribuant à la croissance économique du Canada favorisent les émissions des GES et donc à augmenter l’empreinte carbone de chacun.

Ainsi les politiques et le gouvernement vont aider à la réduction des émissions par des mesures encourageant à être plus « propres », tout en maintenant la croissance économique, en réduisant les coûts pour les Canadiens, et en créant de nouveaux marchés à faible émission de CO2 .

Bon à savoir

Exemple de mesures mises en place :

o Par des aides aux entreprises pour la modernisation de leur installations plus vertueuses environnementalement.

o Par des aides à la mise en place et à l’utilisation de technologies plus propres et plus efficaces.

Quelle est l’empreinte carbone de notre alimentation ?

Les habitudes alimentaires et d’approvisionnement ont un impact sur le bilan carbone et sur les émissions de GES.

D’après l’institut de la statistique du Québec, l’alimentation représente 1,5 tonne Eq CO2 /habitant.

Toutefois, le bilan environnemental de l’assiette d’un Canadien varie en fonction de son type d’alimentation :

Type d’alimentationÉmission de gaz à effet de serre/habitantPourcentage de réduction (par rapport à une alimentation traditionnelle)
Une alimentation traditionnelle (viande quotidiennement)
1385 kg de GES/habitant
Une alimentation avec un jour sans viande
1312 kg de GES/habitant-5,3 %
Peu de viande rouge dans l’alimentation
1259 kg de GES/habitant-9,9 %
Pas de produits laitiers
1119 kg de GES/habitant-19 %
Lacto-ovo-végétarisme
874 kg de GES/habitant-36,9 %
Pas de viande rouge
755 kg de GES/habitant-45,5 %
Pesco-végétarisme
712 kg de GES/habitant-48,6 %
« Low food chain »
317 kg de GES/habitant-77,1 %
100 % Végane/végétalien
280 kg de GES/habitant-79,8 %
Bilan environnementale en fonction de l'alimentation

On constate que le type d’alimentation n’a pas le même impact sur l’environnement. En effet, l’empreinte carbone résultant de la production de 1 kg de viande bovine est différente de celle de 1 kg de fruits.

Cela est dû au fait qu’un bœuf va se nourrir de produits végétaux durant sa croissance. Ensuite, ses déjections, riches en méthane (un gaz à effet de serre), alors l’impact va vite augmenter.

Les émissions de GES de l’alimentation représentent 26 % des émissions globales des Canadiens. Ces 26 % se répartissent de cette manière :

DomaineRépartition
Agriculture
67 %
Industrie agroalimentaire
3 %
Transport des marchandises
12 %
Transport des ménages
12 %
Grande distribution, commerce
3 %
Consommation au domicile des ménages
3 %
Répartition des gaz à effet de serre

Il en est de même pour le lieu de production, l’origine géographique d’un aliment va aussi avoir des conséquences sur l’empreinte écologique.

Bon à savoir

Exemple : 1 kg de riz cultivé en Chine et importé en Belgique va émettre 3 kg d’eq CO2 , alors que 1 kg de légumes secs (exemple : pois chiche) produit localement va seulement générer 0,4 kg d’eq CO2

Les conditions de culture jouent aussi un rôle important. Effectivement, un bien alimentaire, qui est produit dans le respect du milieu et de la planète (sans pesticides, sans serres chauffées) sera moins nuisible à l’environnement qu’un aliment produit sous serre avec un apport d’engrais.

Bon à savoir

Exemple d’empreinte carbone au moment de la fabrication de certains produits alimentaires (en kg d’équivalent de CO 2 émis)

1 kilo de…
kg d’équivalent de CO2 émis
Bœuf local
18
Fromage local à pâte cuite
5,9
Dinde locale
3,3
Riz importé
3
Légumes secs locaux
0,4
Fruits frais locaux
0,2
Empreinte carbone à la production d'aliments

Quelle empreinte carbone par pays ?

L’empreinte carbone est la plus importante dans les pays les plus peuplés et industrialisés. On constate qu’ils sont les plus pollueurs au monde.

Les trois plus gros pays émetteurs de CO2 sont donc :

  • La Chine qui produit 9,9 milliards de tonnes de CO2 émises essentiellement à cause de l’exportation de biens de consommation et à sa forte dépendance au charbon ;
  • Les États-Unis avec 4,5 milliards de tonnes de CO2 émises ;
  • L’Inde avec 2,3 milliards de tonnes de CO2 émises.

L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) dont fait partie le Canada a estimé en 2021 que la moyenne de l’empreinte carbone d’un humain sur terre est de 4,372 tonnes de CO 2 par an.

On constate que tout le monde ne consomme pas de la même façon, et n’a pas le même impact sur l’empreinte écologique, il y a de fortes disparités en fonction des secteurs géographiques.

Comment compenser son empreinte carbone ?

Pour compenser son empreinte carbone, il suffit « d’annuler » ses émissions de gaz à effet de serre en menant des actions écologiques ou en finançant des projets environnementaux permettant de limiter ou de diminuer l’empreinte écologique et la pression exercée sur la planète, le but est d’arriver à une neutralité carbone collective.

De très nombreuses activités quotidiennes et industrielles peuvent être compensées, tel que le transport routier et aérien, l’alimentation, le chauffage.

La compensation carbone s’appuie sur une démarche volontaire qui impacte aussi bien les gouvernements, les entreprises, les communautés locales et les particuliers cela afin de limiter l’impact du réchauffement climatique et des GES sur la planète (sècheresse intense, incendie, hausse du niveau des mers…)

Le principe de compensation a été mis en place lors du protocole de Kyoto visant à la diminuer de moitié les émissions de GES d’ici 2050.

Pour pouvoir compenser son empreinte carbone, on doit commencer par effectuer un état des lieux et un bilan en calculant son empreinte carbone ; cela va permettre de savoir, ce qu’on l’on devra « rembourser » à la planète des émissions de GES passées.

Il est possible à titre individuel de compenser son empreinte carbone en achetant des « crédits carbone » pour neutraliser ses émissions de CO2 . L’argent de la compensation pourra ainsi servir à financer les projets permettant de lutter contre le réchauffement climatique.

Bon à savoir

Exemples de projet :

o Le reboisement ou la reforestation d’un espace
o Le déploiement d’un parc d’énergie renouvelable (éoliennes)
o Mise en place d’un projet éducatif sensibilisant aux problèmes des GES.

Cette démarche est une alternative écologiquement efficace, car elle oblige seulement les producteurs pollueurs à payer des taxes supplémentaires. Et l’achat de crédits carbone pourrait inciter les entreprises à mettre en place des solutions de production et de commercialisation de produits plus écoresponsables.

Quelle est l’empreinte carbone moyenne d’un canadien ?

L’empreinte carbone moyenne, d’un Canadien, en 2016, était estimée à 18 tonnes d’émissions de CO2 par année par habitant, ce chiffre élevé s’explique, car le Canada est un pays producteur d’hydrocarbures et il possède la 2 ème réserve de la planète de sables bitumineux d’où est extrait 97 % de son pétrole Ce chiffre représente quatre fois la moyenne mondiale.

On a constaté que l’empreinte écologique de l’humanité a doublé depuis 1966. Cette évolution importante est imputable à l’augmentation de l’empreinte carbone, qui a été multipliée par 11 depuis 1961 !

Selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’empreinte carbone moyenne d’un être humain sur terre est de 4,372 tonnes de CO 2 par an (chiffres de 2015).

Pour respecter les engagements pris au moment des accords de Paris, il est important que l’empreinte carbone se limite entre une et deux tonnes par habitant du monde. Ce qui permettrait de ne pas dépasser 1,5 °C à 2 °C d’augmentation des températures globales de la planète d’ici 2100.

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Alexandre Desoutter
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Alexandre Desoutter travaille en tant que rédacteur-en-chef et responsable des relations presse chez HelloSafe depuis juin 2020. Diplômé de Sciences Po Grenoble, il a exercé un tant que journaliste pendant plusieurs années au sein de médias français, et continue à collaborer en tant que contributeur au sein de plusieurs publications.

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